Abdelmalek KADI est acteur, metteur en scène et pédagogue

LE THEÂTRE JEUNE PUBLIC
Il travaille d’abord dans le théâtre Jeune Public, au théâtre de la Guimbarde pendant plusieurs années où il joue dans des créations comme ‘Croisades’ ou ‘Bebe et monsieur Don Pomposo’, de José Marti, …
En plus des spectacles, il mène une grande quantité d’animations théâtrales dans les écoles de Bruxelles et de Wallonie, pour tous les niveaux, du primaire au supérieur.
Parallèlement, il dirige des formations centrées sur le langage théâtral pour diverses institutions comme les centres culturels ou l’Union des Villes et des Communes pour les enseignants, les animateurs culturels, …
EXPLORATIONS
Il devient ensuite membre de la célèbre compagnie flamande Dito Dito et commence à jouer en flamand, ce qui lui a permis de découvrir l’autre partie de la Belgique : la Flandre et la Hollande par la même occasion.
C’est le début d’une recherche sur les langues, le langage, les textes et les thèmes liés à la ville à travers un répertoire résolument contemporain.
A Bruxelles, ils se sont autant produits au KVS qu’au Kaaitheater ou encore au Beursschouwburg. En Flandre, au Singel à Anvers, au Vooruit à Gand, au Concertgebouuw à Bruges, au Buda à Kortrijk, … en Hollande, à Amsterdam bien sûr, Rotterdam, Groningen, …
Chez Dito Dito, l’attention était particulièrement axée sur les préoccupations et les liens entre la société et les arts contemporains et les spectacles étaient écrits et mis en scène de façon collective. En plus des productions, une place centrale était accordée à l’organisation des réseaux de la vie urbaine au travers d’une sorte de dramaturgie de la Ville, ici, Bruxelles en l’occurrence.
A Bruxelles, nous avons commencé par abolir les frontières entre les communautés francophones et néerlandophones en organisant un événement récurrent ‘Oktobre October’, en faisant fi des langues, des codes et des conventions. Durant tout le mois d’octobre, nous invitions un grand nombre d’artistes bruxellois, de toutes communautés et de toutes origines à venir se rencontrer, dialoguer et créer ensemble des petites formes, toutes disciplines confondues. Une semaine se déroulait à La Balsamine et l’autre au Beursschouwburg, avec à chaque fois, un nouveau programme. Inutile de préciser que ce fut une expérience riche en enseignements.
A la demande de Frie Leysen, nous avons créé au sein du Kunstenfestivaldesarts, un moment de réflexion ‘D’ici et de Là-bas’ autour des tissus urbains et de la manière dont différentes populations cohabitent et occupent les espaces publics dans les villes (en partant toujours de Bruxelles comme référent), en invitant des sociologues, des anthropologues, des journalistes, des artistes, … à échanger leurs expériences et leurs recherches.
Avec le KVS, nous avons continué à mener cette exploration passionnante autour de cette source inépuisable d’inspiration qu’est Bruxelles en créant par exemple, un spectacle sur base du célèbre roman de Rachid Djaïdani, ‘Boumkoeur’, qui fut créé dans le Kunstenfestivaldesarts et qui fut joué en néerlandais au KVS et en français à La Balsamine.
Ensuite, Abdelmalek Kadi entame un parcours solo et plus personnel en s’intéressant essentiellement à un dialogue avec d’autres disciplines ; ce qui l’a amené à collaborer avec des artistes d’horizons très différents.
Il n’aime pas les purismes et les frontières entre les disciplines et peut passer allègrement d’un genre à un autre, sans complexes et sans interdits.
Il a créé un spectacle interdisciplinaire (piano, danse, théâtre) ‘Shérazade’ avec le chorégraphe Sidi Larbi Cherkaoui.
Il a exploré la poésie contemporaine avec des musiciens classiques autant que des musiciens de Jazz comme Pierre Viana, Dick Van Der Harst, …
Il a joué dans un opéra ‘Judaspassie’, de Dominique Pauwels par la compagnie gantoise Muziektheater Lod.
Il a lui-même monté un opéra ‘Didon et Enée’, de Purcell.
Il a créé des spectacles au départ d’une littérature qui n’était pas du tout, au départ, destinée à la scène comme ‘Qui Je Suis’, de P.P Pasolini ou le récit de voyage de Henri Michaux ‘Un Barbare en Asie’.
Cette multiplication des productions et des activités l’amène à fonder avec Bernadette Heinrich, en 2016, le Collectif Fabula, une structure qui offre un cadre adéquat pour développer ses différents projets et opérer cette synthèse entre ses différentes préoccupations, en même temps que d’ancrer cette pratique dans un réseau de collaborations avec une multitude d’artistes de toutes disciplines.
C’est dans ce contexte, qu’il crée ‘Chypre’, une adaptation d’Othello, de Shakespeare et monte sa propre adaptation d’un des plus grands joyaux de la littérature persane ‘Le Jardin des Roses’, de Saadi.
Ensuite au sein du Collectif Fabula, les productions s’enchaînent : ‘Les Arbres Vivants’, ‘Poètes sur la Route’, ‘Les Oreilles du Silence’, … en même temps qu’un axe fort autour de la médiation se développe en parallèle à la démarche de création. La singularité de cette approche réside dans le fait de ne pas séparer ces recherches perçues comme complémentaires et nourrissant chacune une réflexion sur une pratique artistique ancrée dans une réalité de société.
CINEMA
Toujours poussé par la curiosité et l’intérêt pour les autres arts, Abdelmalek Kadi ne manque pas de s’intéresser au cinéma en travaillant comme acteur pour des grands réalisateurs flamands comme Marc Didden (Bruxelles mon amour) ou Dominique Deruddere (Firmin), … et du côté francophone avec Costa Gavras (le couperet), P.P Renders (Thomas est amoureux), Mourad Boucif (au-delà de Gibraltar), …
Il a également joué dans un grand nombre de séries, essentiellement pour les télévisions flamandes.
PÉDAGOGIE : L’art du jeu et étude de la voix.
Simultanément comme en écho à son travail de création, Abdelmalek Kadi mène une activité de pédagogue que depuis plus de trente ans, il n’a jamais cessée.
Il a enseigné le jeu théâtral basé sur le corps et la voix dans plusieurs écoles de théâtre. Il intervient encore de façon régulière sous forme de stages pour différentes écoles ou des organismes de formation comme par exemple le CIFAS (Centre International de Formation aux Arts de la Scène) ou l’AKDT (l’académie d’été de Wallonie).
Depuis plus de trente ans, il s’est spécialisé dans une approche de la voix basée sur une connaissance du corps et de la respiration.
Cette approche peut être mise au service de l’expression artistique, en travaillant avec des chanteurs, des acteurs, des conteurs, … ou s’adresse de manière plus générale à tous les métiers de la voix comme les enseignants, les formateurs, … ou encore tout simplement à des gens intéressés par le phénomène de la voix.
